Création d\'une truffière.

Création d\'une truffière.

2059 - 2060. Marquer l'histoire.

Dans mon esprit, planter ces arbres était  un geste fort puisque comme disait  Thierry, le 21 novembre 2009 ; «Tu vois, avec cette plantation,  tu marques ton époque, et on parlera de toi, ici, encore dans cinquante ans ! »

Cinquante ans ! …2059 ! allez,  2060 ! …

Quand il a dit cette phrase, je n'ai pas fait ce calcul, ,enfin, pas celui là. Quand il a dit cette phrase, en fait, j'étais fier de cette pensée. Et oui, j'aurais marqué mon époque avec ces 52 arbres.

Incroyable non ?

Mais alors, pourquoi ne l'ai je pas fait ce calcul ? ce matin, Je pense avoir compris. Je ne l'ai pas fait parce que de la manière dont il s'était exprimé, il manquait quelque chose ; et ce quelque chose c'était moi ; dans 50 ans on parlera encore de toi, sous entendu, on se souviendra de toi. Et le souvenir, c'est après non ? si si ! Bon, bref, globalement, ce n'est pas  gênant puisque si  je fais le calcul, il n'a pas totalement tort, et enfin, ce sera notre sort à tous.

Ce qui m'a plus dans sa phrase donc, c'est le coté « tu marques ton époque ».  Et oui, marquer son époque avec du vivant, ...avec  des arbres qu'on plante, cette fierté bizarre.

Alors, combien en ai je planter ? déjà ces 52, et puis une bonne vingtaine de plus, des fruitiers que j'ai fait pousser au noyau et que j'ai donné à droite, à gauche. Bien sur, j'ai d'autres projets, notamment 5 ou 6 arbres avant la fin de ce printemps. Allez, environ 80 arbres ?!

En équivalent carbone, ça fait quoi ? ça compense quoi ? quel impact ?

Je doute du résultat.  Je doute parce que quand je me retourne, que je me revois gamin, dans ma campagne, je le vois bien que tout a changé.

Ecoutez Alerte Babylone

Quand j'entend ces mots, j'ai plein d'images dans la tête, mais aussi le gout du lait de vache dans la bouche. Quand j'étais tout petit, j'allais parfois  voir mon grand père dans sa vieille ferme.  Imaginez, rentrer dans l'étable où  la petite dizaine de vaches, pleines de bouses sur leurs ronds de gites et leurs queues, attendaient dans une odeur insupportable, la main salvatrice du pépé.                                        

Quand je rentrais dans la vieille étable, dans les « meuhs » assourdissants, toutes les grosses têtes tournées vers moi, avec ces yeux énormes qui me fixaient, je le cherchais mon  pépé pour qu'il me protège des sabots légers mais ardus. Et il était là, mon pépé, avec son habit bleu, tout sale plein d'odeurs, son béret fleuri de toiles d'araignées, et avec à la main, son bidon de lait chaud, et les petits brins de paille qui flottaient sur le dessus.

Qu'il était  bon ce lait, bien chaud, sorti des pis généreux.

Qu'elle est loin cette époque ! Tellement loin que j'ai du mal à penser que c'est à partir de ces années que tout  dérape. Même mon pépé, qui n'a pas résisté aux années 80 dans son métier. Il a tout arrêté, dépassé, impuissant.

Une archive ? La qualité BIO des années 70.

70, vous l'avez compris, ce sont les premières  années des « …cides », pesticides, herbicides, fongicides, et aussi des « …gènes », œstrogènes, cancérigènes,  etc.

Mais d'une manière débridée, libérée…(presque).  Les premiers assauts, les premiers excès, sans compter,  fini mon pépé et ses vaches broutant gentiment  l'herbe des nos vertes prairies.

Pour elles tout d'un coup les stabulations et les antibiotiques, l'alimentation en poudre à base de cadavres d'animaux,  les hormones  pour que leurs veaux grossissent de 50 kilo en trois mois ; le résultat, c'est que nous avons mangé des viandes qui moussaient dans la poêle, et qui rejetaient 30 % de leur poids en eau (vous vous souvenez ?).

 Et les huiles, on n'y croit pas, même elles. 

regardez le scandale des huiles frelatées dans les aliments.

Le pain, l'eau,  la vie quoi !

Ah la modernité, que ça a du bon ! plus  aucune crainte ; en 70, le pain du matin était grillé sur un support en amiante : vous vous souvenez.

Maintenant , cet  objet est toujours là, mais sans amiante :  en mieux parait il.

 Mais , ce mieux est  pire, le substitut utilisé est encore plus dangereux que l'ancienne matière. Génial, non !!

Prenez l'eau, on vit en circuit fermé, on finit par boire ce qu'on rejette. Et on rejette quoi ? des médicaments, des molécules dangereuses, …

En 70, l'eau du robinet a sauvé la population qui n'avait accès qu'aux puits des villages, cernés des tas de fumier des fermes agricoles. L'eau était polluée ; elle tuait.

Revers de la médaille, demain,  l'eau du robinet sera également un vrai danger.

Regardez ceci les résidus médicamenteux.

A tel point que les poissons de nos rivières se féminisent, et que les abeilles meurent par millions. Tout disparaît.

Tout disparaît, ou tout change ? tout change certainement, lentement, mais tout change.

Regardez, les abeilles et animaux pollinisateurs ont disparus, et les récoltes dans cet endroit de la Chine semblent pour l'instant toujours aussi importantes :

Visualisez ce dossier dans lequel l'homme remplace les insectes polinisateurs : Le silence des abeilles.

Incroyable, notre adaptation à tout ; c'est notre essence à nous ;  l'adaptation, c'est notre histoire ; c'est  ce qui a fait que nous sommes différents de nos cousins, les singes.

 Nos gènes à nous ont mutés grâce aux virus et bactéries, et nous voilà !!

Alors marquer l'histoire, c'est certainement cela l'important, et selon Thierry, c'est ce que je fais.



Un petit lien supplémentaire :

solutions locales pour un désordre global



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03/04/2010
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