Rencontre improbable.
Je rentre d'un déplacement professionnel sur Orléans.
Nous sommes vendredi 22 janvier 2010, il est entre 16 et 17 heures, c'est une belle journée de janvier. Je me propose de faire un petit crochet pour aller voir les arbres.
Je suis entre Angoulême et Périgueux ; je traverse le village de La Rochebeaucourt.
Je ne connais pas bien ce bourg, mais je le trouve typique de la région, calcaire, et un brin mystérieux.
Allez donc visiter le Site de La Rochebeaucourt
En direction de Brantôme, je connais l'emplacement de quelques truffières, notamment une qui est particulièrement belle. Je prend toujours beaucoup de plaisir à regarder ces arbres à mon passage.
Je prépare donc ce moment quant tout à coup, je m'aperçois que pour une fois il y a quelqu'un au milieu des arbres ; et puis très vite j'aperçois des petits chiens et tout au fond, une voiture.
Coup de frein, je fais demi tour, et me voila dans le chemin d'accès. Je coupe mon moteur et je descend.
L'homme est à 30 mètres de moi, il me regarde, et les chiens accourent. Je les caresse, mais l'homme, inquiet, les appelle : "Venez ici, les chiens, venez ici !!".
Je m'approche, et je tente d'expliquer ma présence par des "je viens de planter des arbres, des verts, des pubescents, etc...". Dans un premier temps, la discussion est compliquée, méfiante, mais assez vite, elle part sur des sujets techniques, qui font que petit à petit, nous nous comprenons.
Alors là, cela devient des "et combien t'en as mis ?", ou des "A quelle distance ?" et enfin des "tu veux voir des truffes ?". Il sort de son gilet une poche plastique et à l'intérieur, je vois une très belle truffe et de nombreuses petites qu'il appelle des 'biques". Une est à part, pourrie.
Il me tutoie, ... et il me raconte cette histoire :
"tu vois, avant, je ne m'occupais pas de ça. Et puis, à ma retraite, j'ai accompagné mon père à des conférences, plutôt, pour lui faire plaisir. Il faisait partie du comité local.
Et puis un jour, sur son lit de mort, il m'a demandé de m'occuper de ses arbres. J'ai promis. Depuis, c'est une vraie passion, j'en parle, j'en rêve, j'en dors, je viens là plusieurs fois par semaine. Mais toi, quand je te vois, et quand je t'entends, je me rend compte que toi aussi, t'es pris hein ? ...ah quand on y est !".
On parle de tout, de rien, de vibroculteur, de broyeur d'herbe, quant tout à coup, sur la hauteur, un magnifique chevreuil apparait ; il s'arrête et nous regarde.
Cela dure cinq secondes, peut être moins, mais c'est magique. Les chiens aboient, et le prennent en chasse. Il disparait, à petits sauts.
Magique.
Les chiens reviennent, on se salue et il me dit, "si tu veux, viens me voir, je suis de V......, je suis B........ de V...... Je te montrerais de belles truffières, et on pourra parler".
je repars à ma voiture, en me disant que jusqu'à présent, je n'avais jamais vu le caveur.
Mais aujourd'hui, j'ai eu de la chance, même si je n'ai pas vu mes arbres, j'ai vu le caveur, et un magnifique chevreuil.
C'était une belle journée de janvier.
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 2 autres membres